Trail des Allobroges

04/06/2017

En préparation des deux objectifs majeurs de 2017 à commencer par l’UTB en Juillet, j’avais prévu de participer à un trail fin mai ou début juin.
N’étant pas disponible le week-end de l’ascension où il y avait l’embarras du choix pour participer à un trail de montagne, je me rabats sur le week-end de Pentecôte.

Le choix est vite fait. Bellevaux et la vallée du Brevon propose le trail des Allobroges dans le Haut-Chablais. 60kms et 4500m de D+, l’occasion de découvrir une région que je ne connais pas et d’aller vérifier sur place si cette course est à la hauteur de sa réputation, une des plus difficile dans sa catégorie, très technique et avec un ratio dénivelé / distance élevé.

Avec environ 1000 participants sur l’ensemble des épreuves proposées, l’organisation reste très conviviale et familiale avec le concours de 200 bénévoles très dévoués.

Après une période de sécheresse suivi d’une canicule le week-end précédant, voilà que la pluie fait son retour à 3 jours de la course. Nous aurons même droit à de violents orages en fin d’après-midi du samedi, ce qui ne laisse augurer rien de bon pour le lendemain, jour de la course.

En effet, il continue de pleuvoir peu avant le départ prévu à 5h00. Les coureurs s’agglutinent sous la tente pour écouter les dernières consignes : le parcours est modifié après le ravitaillement de La Buchille Km 29 pour gravir la pointe d’Ireuse qui ne se fera pas par le Pas de l’Echelle jugé trop engagé au vu des conditions météo, mais par une variante toute aussi technique. Un autre passage après le Lac de Vallon Km 40 est à risque et le parcours sera peut-être amputé de plusieurs kms suite aux pluies diluviennes et aux torrents qui seraient devenus infranchissables. L’information sera communiquée plus tard dans la journée.

5h00, le départ est donné. Les premiers kms s’effectuent en descente, ce qui permet de s’échauffer tranquillement. La pluie semble faiblir, j’enlève la veste au bout de 4 ou 5 kms, avant le début de la première bosse. Le jour s’est levé, mais pas le ciel complètement bouché. La première ascension vers « Les Trables » est quasiment la plus difficile de la journée. Les 500m à gravir se font sous les épicéas, sur un sentier souvent assez peu marqué, dré dans le pentu et surtout rendu très glissant par les dernières pluies. On y laisse pas mal d’énergie. La descente qui suit vers Lullin n’est pas mieux, les dérapages ne sont pas controlés et plusieurs coureurs finissent sur les fesses sur ce sol boueux.

La deuxième ascension, plus longue mais moins raide se déroule en grande partie sur la crête du Mont d’Hermone, sur le GR « Balcon du Léman ». Nous n’aurons malheureusement une vue que très furtive sur le Léman, couvert de nuages. On passe devant plusieurs oratoires, ce qui annonce l’arrivée à la « Montagne des Soeurs » et la fin de l’ascension. La descente est assez courte pour rejoindre Reyvros, et le premier ravitaillement au km 19. On continue à descendre après le ravitaillement pour traverser le Brevon. Cette courte descente est un véritable calvaire, j’ai du mal à lire la meilleure trajectoire et je termine avec 2 chutes. Le Brevon est assez impressionnant à cet endroit, il est gorgé par les pluies continues depuis la veille. L’organisation a dû poser une échelle pour prolonger le pont et traverser ce torrent qui déborde.

On enchaine avec la troisième ascension de la journée, la plus longue et non moins difficile avec près de 1000m de D+ sur environ 4,5 kms. Encore une fois, on est sous les épicéas, et le terrain est toujours autant glissant. Je suis épaté par les quelques coureurs qui arrivent à évoluer sans bâtons, alors que je suis souvent arc bouté sur les miens, ces points d’appuis supplémentaires n’étant pas superflus.
Enfin, on sort de la forêt, le ciel est toujours aussi bouché, et le terrain devient herbeux mais toujours aussi glissant. Un passage en dévers est sécurisé par quelques cordes, et les bénévoles présents combattent la forte humidité ambiante en se réchauffant avec un petit vin blanc. On se sent boosté par leur humeur joyeuse et l’échange de quelques mots. On arrive aux chalets de Pertuis qui marquent la fin de la montée. On rejoint une piste descendante où l’on peut enfin courir qui nous amène aux chalets de la Buchille, deuxième ravitaillement au km 29. L’ambiance est extraordinaire ici, tous les bénévoles et autres accompagnants applaudissent chaque concurrent qui arrive. la table est très bien garnie. Aidé par une bénévole je refais le plein des flasques. On est quasiment à la mi-parcours, je prends mon temps pour me ressourcer quelques minutes.

Je repars direction la pointe d’Ireuse, par le parcours de repli. Après quelques dizaines de mètres en courbe de niveau, on attaque une montée raide et très technique entre rochers et racines jusqu’au franchissement d’une barre. La pente s’infléchit, et je vois arriver deux bolides derrière moi. Le premier est en tête du petit parcours, son allure est impressionnante, je n’aimerais pas être à la place des bâtons sur lesquels il pousse vraiment très fort. Le suivant est un participant au 60 kms relais, et il est frais puisqu’il vient de démarrer sa course aux chalets de la Buchille. Je termine l’ascension en compagnie d’un concurrent que je n’arriverai pas à suivre dans la descente, vu mes piètres qualités dans cette discipline et compte tenu du terrain hyper glissant.

Enfin nous arrivons sur une piste, d’abord en courbe de niveau puis en descente, pour rejoindre le troisième ravitaillement, au lac de Vallon. Je ne m’y attarde pas très longtemps. Je repars en trottinant sur la piste qui borde le lac par la rive gauche jusqu’à la chapelle St-Bruno. On commmence à s’élever en longeant le ruisseau de la Diomaz qui est devenu un torrent, en direction de la cascade du même nom. IL faut franchir le torrent à deux reprises, ce qui ne sera pas chose simple. Le parcours initial a été maintenu mais c’est vraiment limite. Le courant est violent, j’ai de l’eau jusqu’à mi-mollet, sans pouvoir voir où je pose les pieds dans cette eau boueuse. On ne montera pas jusqu’à la pointe des Follys dont l’accès est interdit pour cause de nidification. On contourne le sommet, puis une piste nous amène au pied de la pointe des Jottis. Il reste 100m assez raide pour atteindre le sommet.

Le soleil a enfin fait sont apparition, ce qui permet d’avoir une belle vue sur les sommets environnants, dont la prochaine et dernière ascension du coté de la montagne d’Hirmentaz.

En attendant, j’entame la descente sur Mégevette ou plus exactement le hameau de Chauméty, dans un premier temps sur un sentier dans les patûrages, puis rapidement en sous-bois. Encore une fois, la fin de la descente va s’avérer extrêmement glissante. on a droit à quelques dizaines de mètres de bitume en fond de vallée, ce qui n’est pas pour me déplaire après cette descente hyper boueuse. J’arrive au dernier ravitaillement. Plusieurs coureurs semblent marqués par ces 50 premiers kms. L’ambiance est encore une fois très conviviale. Il fait relativement chaud à basse altitude. Je prends le temps de m’alimenter, la tarte maison est excellente. Je refais le plein des flasques et je repars après 10mn d’une pause réparatrice.

La première partie de l’ascension se fait sur une piste, le terrain est sec et donc très praticable, ce qui change des précédentes montées. Je double 3 ou 4 concurrents dans cette ascension. La dernière partie, à découvert au milieu des moutons nous amène au sommet de la station de ski d’Hirmentaz à 1607m. Il reste 5 kms de descente, en partie sur les pistes de ski. Je me fais redoubler, comme souvent en descente, par 2 coureurs, sur une zone de lapiaz en crête « le Rocher du Corbeau » assez technique.
Alors qu’on a le clocher de Bellevaux en point de mire, on tourne à droite pour une dernière boucle vers le parc aventure. Puis après avoir traversé le Brevon, nous remontons vers l’arrivée, sur la place du gymnase. j’en termine en 12h18, relativement marqué, mais vite requinqué après une bonne bière locale.

J’ai trouvé cette course très exigeante, certainement une des plus difficiles parmi la dizaine que j’ai pu faire dans cette catégorie. Il faut dire que la météo y est certainement pour quelque chose. C’est une excellente préparation pour la suite de la saison.

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